Permis probatoire : conséquences des retraits de points sur la validité du permis

En Europe, 85 % des accidents de la route sont le fait de conducteurs novices (moins de 3 ans de permis). Et en France, les automobilistes âgés de 18-25 ans représentent près de 25 % des conducteurs tués au volant de leur voiture.

Face aux taux élevés d’accidents routiers causés par les jeunes conducteurs, l’État français a instauré, le 1er mars 2004, ce qu’on appelle le « permis probatoire ».

Ce titre de conduite démarre avec un capital initial de 6 points la première année, au lieu de 12 points.

Parce qu’il ne dispose au départ que de 6 points, un permis probatoire est très fragile c’est-à-dire qu’une seule infraction peut entraîner son annulation.

Voyons de plus près quelles sont les conséquences des retraits de points sur le permis probatoire.

Vous souhaitez contester une contravention engendrant une perte de points ? Suivez ce lien : permis à points et infractions routières : payer, contester, demander une exonération.

Le permis probatoire est un permis fragile

En France, le permis de conduire à points a été institué en 1992 par la loi n° 89-469 du 10 juillet 1989.

Le permis de conduire dit « probatoire » est un permis à points dont le principe repose sur un système de retrait de points sur le permis du conducteur, à chaque fois que celui-ci commet une infraction au Code de route. Respectant un barème bien précis, le nombre de points retiré dépend de la nature et de la gravité de l’infraction.

Parce que le capital initial n’en est que de 6 points, le permis probatoire est très fragile. Il est d’autant plus menacé qu’une seule infraction à 6 points (voir plus bas) durant sa 1re année d’obtention entraîne ipso facto son invalidation, autrement dit l’annulation du permis probatoire.

Une telle contrainte a pour objectif d’obliger les jeunes conducteurs à redoubler de vigilance et à adopter une conduite responsable sur les routes.

Notons que les conducteurs novices doivent, sous peine d’amende de 22 €, apposer l’autocollant « A » à l’arrière de leur véhicule avant de prendre le volant. La lettre « A » signifiant apprenti.

Les titulaires d’un permis probatoire

Ce type de permis de conduire à points est délivré :

  • Aux nouveaux titulaires du permis de conduire.
  • Aux conducteurs qui, après une annulation administrative de leur titre (invalidation pour solde de points à 0), obtiennent un nouveau permis.
  • Aux conducteurs qui, après une annulation judiciaire de leur papier rose, obtiennent un nouveau permis.

Pertes de points en permis probatoire : les conséquences

À quelques exceptions près, toute infraction au Code de la route entraîne un retrait de point correspondant à la gravité de la faute.

Perte de 1 point

Une telle sanction intervient suite à l’une des infractions suivantes :

  • Excès de vitesse de moins de 20 km/h de la vitesse maximale autorisée.
  • Chevauchement d’une ligne continue.

Le conducteur est notifié de la perte de point par lettre simple.

Il lui est possible de récupérer automatiquement ce point perdu au bout de 6 mois sans infraction.

Perte de 2 points

Un retrait de 2 points sur le permis intervient en cas de :

  • Excès de vitesse entre 20 et 30 km/h.
  • Accélération d’un conducteur sur le point d’être dépassé.
  • Circulation ou stationnement sur le terre-plein central de l’autoroute.

Une notification par courrier simple est envoyée au conducteur.

Si son solde de points n’est pas descendu à 0, le jeune conducteur peut toujours reconstituer son capital de points de permis en suivant de manière volontaire un stage de récupération de points de permis. Il peut gagner jusqu’à 4 points, dans la limite maximale de son capital de points.

Perte de 3 à 5 points

En cas d’infraction entraînant une perte de 3 à 5 points, le conducteur est informé du retrait de points par lettre 48N, en recommandé avec accusé de réception. Il a alors l’obligation dans un délai de 4 mois de suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière.

Notons qu’un refus de stage est passible de 135 € d’amende et d’une suspension de permis jusqu’à 3 ans.

Perte de 6 points

Les infractions concernées sont, entre autres :

  • La conduite sous l’emprise d’alcool ou de stupéfiant.
  • Le grand excès de vitesse (40 km/h ou plus).
  • L’homicide ou les blessures involontaires.
  • Le délit de fuite.

En cas d’infraction à 6 points au cours de la première année de la période probatoire, une notification pour invalidation de son permis probatoire est envoyée au conducteur par lettre 48SI, en recommandé avec AR.

Dès réception de cette lettre, le contrevenant ne peut plus faire de stage de récupération de points.

Par ailleurs, il lui est interdit de conduire tout véhicule nécessitant un permis de conduire.

À savoir : le taux d’alcool autorisé pour les permis probatoires est de 0,2 g/l de sang maximum (contre 0,5 g/l pour un permis définitif), soit l’équivalent de 0 verre d’alcool. Cette limite peut être dépassée dès le 1er verre de vin ou de bière. Pour les jeunes conducteurs, les sanctions de l’alcool au volant sont, entre autres, une amende et un retrait de 6 points de permis.

Du permis probatoire au permis définitif

Depuis 2007, le solde de points et le capital de points du permis probatoire augmentent de 2 ou 3 points tous les ans, jusqu’à la reconstitution complète des 12 points, de la manière suivante :

  • 2 points par an sur 3 ans en conduite traditionnelle ou en conduite supervisée (6 points à l’obtention du permis ; 8 points à la fin de la 1re année ; 10 points au bout de la 2e année ; et 12 points à l’issue de la 3e année).
  • 3 points par an sur 2 ans pour les bénéficiaires d’une formation en conduite accompagnée (6 points à l’obtention du permis ; 9 points à la fin de la 1re année ; et 12 points au bout de la 2e année).

À préciser qu’une telle majoration automatique de points ne s’effectue que si le jeune conducteur ne commet aucune infraction durant la période probatoire.

À l’issue de la période probatoire, aucune démarche n’est nécessaire. Le conducteur bénéficie automatiquement d’un capital de 12 points. Il reçoit la lettre 46 lui notifiant l’attribution des 12 points sur son permis de conduire.



Les sanctions de l'alcool au volant chez les jeunes conducteurs

En France, le taux maximal autorisé d'alcoolémie est fixé à 0,2 g/l et non pas à 0 g/l pour les conducteurs novices (0,5 g/l pour les titulaires d'un permis définitif), et ce pour des « raisons physiologiques ». Quelles sont les sanctions encourues par les jeunes conducteurs contrôlés avec une alcoolémie supérieure à 0,2 g/l de sang  ? Réponses. En savoir +